Un texte (en Français) auve eune poésie en Jèrriais par Oméga (Jean Sullivan).
A Jèrriais poem by Jean Sullivan, written in 1864, accompanied by what could loosely be called an explanatory text in French. Evidently it's based on Welsh legend:
- Kendrouen = Cyndrwyn
- Kendelann = Cynddylan
- Hélez = Heledd
but where the monument (megalith?) in Kent is supposed to be (Tonbridge Wells, perhaps) or where Sullivan got his inspiration for this is not something we know. All help gratefully received.
Recherches sur les Monûments des Anciens Bretons dans le Royaume-Uni.
Le tombeau du Roy-Barde et de sa fille Hélez *
Le Roy Kendrouen, Père de Kendelann,
Roy de Powis, le comté actuel de Montgomery, dans le pays de Galles, régnait
vers l'an 580, A.D., lorsque les Anglo-Saxons vinrent livrer ce pays au
massacre, à la désolation et à la mort.
Kendrouen, Roy-Barde, qui fait
le sujet de ce Poëme, fut le seul de sa famille qui êchappât au fer des
assassins, alors il se rendit dans le Comté de Kent, où il termina sa longue et
orageuse carrière en pleurant la mort de ses sept fils, soldats valeureux, et
de ses sept filles qui tous succombèrent dans le carnage lors de l'invasion des
barbares. Une seule de ses filles, sa bien-aimée, son Hélez réussit à fuir de
sa patrie éplorée et elle se rendit dans la Grande-Bretagne où le vieux Barde
conduisit ses pas chancelants, comptant de la retrouver, espérant qu'elle
serait son bâton de viellesse - son soutien - son appui jusqu'à la mort!... il
marche, il vole, il est sur ses traces.... oh joie, oh bonheur idicible, il va la
rejoindre, l'instant suprème approche - il la voit, il la serre dans ses bras,
il la presse sur son cœur, il la carresse, il
lui donne mille baisers, son bonheur est complet... d'une voix entrecoupée elle
l'appelle son père... elle lui demande sa bénédiction... O douleur... elle
expire... le souffle divin qui animait sa belle âme prend son vol vers les
béatitudes Eternelles... Pauvre père... infortuné mortel... tu n'avais pas
encore bu tout le fiel qui s'était amassé au fond de la coupe trompeuse que les
humains ont décorée de dehors enchanteurs... tu viens de le boire... tou est
fini. O fragilité... O incertitudes des choses de la vie... O sort affreux - l'Infortune,
la cruelle quand une fois elle tient le mortel dans ses serres, elle ne la
lâche, que quand elle à tout sacrifié... Patrie... Trône, Epouse... enfants...
Kendrouen a tout perdu - même son Hélez... le dernier, le plus beau fleuron de
son diademe... que lui reste-t-il?... Sa Harpe... cet instrument enchanteur, ce
don Sacré des dieux que les mortels ne peuvent ravir... ne peuvent briser... le
refuge du poëte, son consolateur, son seul ami, celui qui le fait chanter aux jours
de ses malheurs, celui qui fait passer son nom à la posterité, celui qui le
burine sur cette colonne de l'immortalité dont las base repose sur le sein de
la glorieuse Cybèle et dont le Chapiteau lève son front orgueilleux jusqu'aux
autels de la Divinité.
Le Roy-Barde, vécut content,
se reposant sur les ailes de la sublime Espérance, † quoi qu'il fût le dernier de sa race qu eût resté dans
la Barque agitée qui vogue vers l'Eternité... Cette fille du Ciel venait le
consoler, et quoi qu'il fût réduit comme un autre Bélisaire à mendier son pain
il vivait content, appuyé sur sa Harpe, son compagnon fidèle, ce fil électrique
dont le mécanisme est dans les mains des dieux, recevait ses inspiration des
mânes de sa famille, dont les doux sons venaient résonner en sublimes accents à
l'oreille du Barde-Centenaire qui vivait spirituellement de ce filtre d'amour, de
cette Ambroisie Céleste... et qui, quoique Roy sans Couronne et Père sans
enfants au moment de mourir, charmait par ses chants sa viellesse et défiait le
malheur et la Mort!...
À son décès ses voisins déposèrent
ses restes mortels dans le tombeau qu'il avait creusé pour son
"Hélez", ils les couvrirent d'une pierre énorme qui est là, monument
sacré de la fragilité, de l'inconstance des choses humaines - c'est devant
cette tombe que nous nous inclinons, c'est d'elle que nous recevons nos
inspirations c'est à ce monument antique que nous devons ce modeste chant:
Lé Tombé du Roy-Barde et dé sa fille Hélez
Salut tombé Sacrai!
Salut, modeste asile,
Simple Autel consacrai,
Au Barde et à sa fille.
Salut noble dépost
D'unne esfant immortelle
Qui te dait le repos,
Et la paix z-esternelle.
Tu vait couler mes plieurs,
Tu vait que je soupire,
En te gionquant de flieurs,
En affiustant ma Lyre!
Je sis v'nu pour chanter
Le desboir, du Roy-Barde
Et san malhoeureux sort.
Tuest sans sacrai sauve-garde
San Trosne dans la mort.
Oprès forche combats
Chu Roy, chu bouan vier Père,
Sésquivit d'ses Estats
D'la horde meurtière.
Sa Couronn' dans san sacq;
San Guiadème et sa Harpe
Muchis dans un bissacq,
Et r'couverts de s'n Escharpe!
Tout pour li 'tait perdu...
Ses sept fils, ses sept filles...
Il 'tait tout esperdu,
I couorait d'ville en villes...
I cherchait sen Hélez,
Sen espouair et sa vie,
L'orgui de san Palais
L'enmin l'yavait ravie...
Ah z-i la retrouvit
Sen aimable Princesse,
Dès qui la descouvrit
sus san coeur i la presse...
Mais la cruelle Mort
La li z-avait enl'vaie
Un Ange avec transport
Au Ciel l'avait esl'vaie...
Je ne plieurerons pas
Tan "Vase d'Amertume"
Chest eune Urne d'appas
Chest un enchens qui fume.
Il est béastifiai!
Entends-tu ses louanges?
Jésus l'a sanctifiai,
Chest iun de ses Saints Anges!
L'homme est nai pour souffrir,
I dait ovec pacienche,
En sacrifice s'offri
A la Divinne Essenche.
Il est dans un Creuszet
Qué Gieu le peurifie
Devant qui sait pézai
Pour l'esternelle vie.
I fallut l'ensev'lir...
O moment, Saint, supresme,
Tu me vait défaillir
Devant chu Saint embliesme,
Je veux quitter ches lioeux...
Agui trompeuze vie...
Je vait s'ouvrir les Cioeux
Ma fille est là ravie...
Pour eune esternitai,
Je te rejoins ma fille,
Douoche immortalitai
J'accepte ten asyle.
J'y s'sai content, heusroeux,
J'y r'trouvérai man Trône,
Car le Ciel tout joyoeux
Me r'offre ma Couronne.
Ah! malheusroeux mortel
A touos pas qui succombe
Qu'tan regard spirituel
S'arreste sus ma tombe...
Je fus, grand, Souverain
Mais nouotre Providence
Dans un touosne la main,
Mint fin à ma piessance.
Je d'vins pouor et réduit
A la pus grand minsère;
Dans un obsqur réduit
Je finis ma carrière.
Je plieure mes esfants...
Je plieure ma Patrie...
Je n'ai mes que mes chants
Pour sustenter ma vie.
Tets sont de l'hom' les jours
Sus nouot mé z-osrageoeuse.
Qu'éntraisne dans san cours
La foule langouoroeuse.
- Agui monde trompoeux...
- Agui berque inconstante
- Agui qu'min déciesvoeux
- Agui foule insouciante...
Ma lyre mes amours
Le chagrin tà briszie...
Tu frissonnes tréjours
La douleur t'a saizie...
J'allons bétost r'jennier,
Chantons un air sonore,
Ov' nouot dergni soupir
Un divin Excelsiore!
"J'viyons s'ouvrir les Cioeux
"Je viyons les Saints Anges
"Et les millions d'heusroeux
"A chanter tes louanges!
........................
"Oh Seigneur, grand, divin,
"Figure séduisante
"Jé chanterai sans fin
"Une Hymne attendrissante.
"L'Hymne du Séraphin.
Ta Harpe tout' piessante
"Ovec nous chantera
"Hosanna! Hosanna"!
"In excelsis Deo",
"Alleluia! Alleluia"!
"Per aevum in Celo".
Oméga
* Nom Bréton qui signifie
"Vase d'amertume".
† L'Espérance! cette fille du ciel était parmi les
anciens Brétons la Déesse Immortelle sur laquelle ils comptaient le plus -
c'était l'Ange de la Patrie, qui descendait souvent pour les inspirer et pour
soutenir leur courage.
Tonbridge Wells, Kent. Mai 15, 1864
La Chronique de Jersey 16/7/1864
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